D’arrache-pied au bout de tes doigts : le corps comme porteur de sens
Jacqueline van de Geer, 2024
Johanne Gour est une chorégraphe à mi-carrière travaillant depuis 2009 et elle présente à nouveau la pièce D’arrache-pied au bout de tes doigts créée en juin 2023. Tandis que nous entrons dans la salle, deux danseurs traînent un corps enveloppé dans une couverture grise afin de trouver l’endroit idéal pour le laisser là, sur le côté. C’est le début d’une performance où le tangible et l’intangible, le formel et le sensible se répondent, de manière très touchante. Nous sommes témoins du corps comme porteur de sens. La pièce témoigne de la fascination pour le rapport entre l’immobilité obligatoire de celui qui est assis et la capacité de partir à la découverte. La chorégraphe Johanne Gour en fauteuil roulant est sur scène aux côtés d’Alexandra MacLean et d’Esther Gaudette. Durant une heure, ils illustrent la réalité d’un handicap fonctionnel autant que le besoin humain de se rapprocher de l’autre. Cette chorégraphie est tendre, pertinente et nous entraîne dans un monde d’émotions. Il montre que Johanne Gour s’intéresse au mouvement dans sa mécanique, son organisation et sa capacité expressive. Accompagnés de deux merveilleuses danseuses, Alexandra MacLean et Esther Gaudette, on apprécie la pièce avec sa sensibilité. et une précision technique et ton dessus un peu de folie. Un incontournable!
https://lesartsze.com/darrache-pied-au-bout-de-tes-doigts-le-corps-comme-porteur-de-sens/
Jacqueline van de Geer, 2024
Johanne Gour est une chorégraphe à mi-carrière travaillant depuis 2009 et elle présente à nouveau la pièce D’arrache-pied au bout de tes doigts créée en juin 2023. Tandis que nous entrons dans la salle, deux danseurs traînent un corps enveloppé dans une couverture grise afin de trouver l’endroit idéal pour le laisser là, sur le côté. C’est le début d’une performance où le tangible et l’intangible, le formel et le sensible se répondent, de manière très touchante. Nous sommes témoins du corps comme porteur de sens. La pièce témoigne de la fascination pour le rapport entre l’immobilité obligatoire de celui qui est assis et la capacité de partir à la découverte. La chorégraphe Johanne Gour en fauteuil roulant est sur scène aux côtés d’Alexandra MacLean et d’Esther Gaudette. Durant une heure, ils illustrent la réalité d’un handicap fonctionnel autant que le besoin humain de se rapprocher de l’autre. Cette chorégraphie est tendre, pertinente et nous entraîne dans un monde d’émotions. Il montre que Johanne Gour s’intéresse au mouvement dans sa mécanique, son organisation et sa capacité expressive. Accompagnés de deux merveilleuses danseuses, Alexandra MacLean et Esther Gaudette, on apprécie la pièce avec sa sensibilité. et une précision technique et ton dessus un peu de folie. Un incontournable!
https://lesartsze.com/darrache-pied-au-bout-de-tes-doigts-le-corps-comme-porteur-de-sens/
Sur mes autres pas au Fringe pour redécouvrir "D'arrache-pied jusqu'au bout de tes doigts" !
Robert St-Amour, juin 2024
Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Conservatoire, j'y allais pour revoir une proposition que j'avais découverte à l'édition précédente du Fringe, soit "D'arrache-pied jusqu'au bout de tes doigts" de Johanne Gour, accompagnée sur scène par Alexandra MacLean et Esther Gaudette. ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2023/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-darrache.html.).
Une fois rendu à la porte, en attente d'y prendre place, j'ai vu sortir une foule nombreuse et "assez" âgée sortant du Studio Multimédia, adjacent à ma destination. Curieux, je cherche et ces gens venaient d'assister à la représentation "Beyond Ken Dryden", dont le descriptif est "Growing up in Montreal in the 70s and the Montreal Canadiens". Ce qui explique ce "public" que je ne croise pas habituellement au Fringe !
Le moment venu, j'entre dans le Studio Jean-Valcourt pour prendre place sur "mon" siège en première rangée devant un espace scénique vide et sombre. Curieux si la revoir, m'en fera faire une lecture personnelle différente ! La réponse me sera donnée dans les prochaines minutes.
Le tout débute avec l'arrivée dans l'espace scénique de cette pièce de tissu enrobant un contenu inconnu apporté par ces deux femmes tout de noir et blanc vêtues. Une fois laissé là derrière, nous avons droit à un tableau dont la gestuelle mécanique m'intrigue. Comme si la prise de possession du lieu était difficile et incertaine, des balbutiements de démarche. Dans ce qui suivra, le contenu dévoilé révèlera un corps qui peu à peu "d'arrache-pied" prendra place dans ce lieu, avec les deux autres, pour tenter de l'investir pleinement. Durant ces moments, elle se laissera emporter par les gestes des autres. Aussi, il y a des images et des symboles qui s'avèrent parfois persistants, parfois fuyants, à l'image des jambes des interprètes devant ! L'oeuvre illustre fort bien la faille immense qui peut exister entre le corps et l'esprit. Et lorsque le temps des souvenirs est venu, les doux et les autres, le monde "s'effondre" et la lumière s'éteint !
Je ne saurais dire qu'elle ont été les modifications de cette version, mais chose certaine, ma perspective elle a évolué et bien heureux, j'ai été de la revoir !
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2024/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-pour.html
Robert St-Amour, juin 2024
Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'au Conservatoire, j'y allais pour revoir une proposition que j'avais découverte à l'édition précédente du Fringe, soit "D'arrache-pied jusqu'au bout de tes doigts" de Johanne Gour, accompagnée sur scène par Alexandra MacLean et Esther Gaudette. ( https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2023/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-darrache.html.).
Une fois rendu à la porte, en attente d'y prendre place, j'ai vu sortir une foule nombreuse et "assez" âgée sortant du Studio Multimédia, adjacent à ma destination. Curieux, je cherche et ces gens venaient d'assister à la représentation "Beyond Ken Dryden", dont le descriptif est "Growing up in Montreal in the 70s and the Montreal Canadiens". Ce qui explique ce "public" que je ne croise pas habituellement au Fringe !
Le moment venu, j'entre dans le Studio Jean-Valcourt pour prendre place sur "mon" siège en première rangée devant un espace scénique vide et sombre. Curieux si la revoir, m'en fera faire une lecture personnelle différente ! La réponse me sera donnée dans les prochaines minutes.
Le tout débute avec l'arrivée dans l'espace scénique de cette pièce de tissu enrobant un contenu inconnu apporté par ces deux femmes tout de noir et blanc vêtues. Une fois laissé là derrière, nous avons droit à un tableau dont la gestuelle mécanique m'intrigue. Comme si la prise de possession du lieu était difficile et incertaine, des balbutiements de démarche. Dans ce qui suivra, le contenu dévoilé révèlera un corps qui peu à peu "d'arrache-pied" prendra place dans ce lieu, avec les deux autres, pour tenter de l'investir pleinement. Durant ces moments, elle se laissera emporter par les gestes des autres. Aussi, il y a des images et des symboles qui s'avèrent parfois persistants, parfois fuyants, à l'image des jambes des interprètes devant ! L'oeuvre illustre fort bien la faille immense qui peut exister entre le corps et l'esprit. Et lorsque le temps des souvenirs est venu, les doux et les autres, le monde "s'effondre" et la lumière s'éteint !
Je ne saurais dire qu'elle ont été les modifications de cette version, mais chose certaine, ma perspective elle a évolué et bien heureux, j'ai été de la revoir !
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Sur mes autres pas au Fringe: "D’arrache-pied jusqu’au bout de tes doigts" pour évoluer dans la vie !
Robert St-Amour, juin 2023
En ce début de soirée, mes pas m'amènent à une proposition danse jusqu'au Studio Jean-Valcourt du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec. Une "sortie" danse qui est devenue une tradition, soit celle de découvrir la plus récente création de Johanne Gour (Johanne Gour Danse) et cette fois, c'est pour découvrir "D’arrache-pied jusqu’au bout de tes doigts" avec Alexandra MacLean, Esther Gaudette ainsi qu'elle-même. Le texte de présentation mettait la table, soit "est l’intrigue de ces jambes plurielles qui veulent avancer. Façon de trouver l’autre, façon de s’avancer, façon unique. Difficile mouvement, quand il se compare aux autres, quand il se compare à soi, quand il ne se compare plus…". Et moi pendant que j'attends que le tout débute d'imaginer une comparaison probablement imparfaite, mais que je vous partage néanmoins, soit, comme lorsque nous n'osons pas, comme paralysé devant un défi, celui de faire ou de rencontrer.
Pause
Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas déjà, la chorégraphe n'a pas l'usage de ses jambes, ce qui lui donne une perspective différente et très personnelle relativement aux mouvements et aux déplacements dans ses créations. Et de mémoire, c'était la première fois que j'allais la voir sur scène.
Fin de la pause
Le temps venu, les lumières s'éteignent et une fois les lumières revenues, deux femmes sont là et aussi, côté cours, une drap qui semble recouvrir quelques chose ou quelqu'un.e, une forme immobile comme un désir refoulé, serais-je tenté d'ajouter. Tout au long de ce qui suivra, je découvre l'évolution de cette femme qui sort de dessous du drap noir pour trouver une place, sa place !, tandis que les deux autres évoluent dans l'espace, pour être "jambes plurielles". Je suis aussi fasciné par elles, lorsqu'elles de déplacent de façon fort "originale" avec leurs jambes toutes tendues !
Accompagnée par deux interprètes fort talentueuses, la chorégraphe sur scène nous présente des tableaux durant lesquels les corps se modifient tout au long (de façon vestimentaire) pour nous démontrer que "D'arrache-pied jusqu'au bout de tes doigts", il est possible d'évoluer et de s'épanouir ! Et moi, d'être ravi par cette proposition touchante !
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2023/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-darrache.html
Robert St-Amour, juin 2023
En ce début de soirée, mes pas m'amènent à une proposition danse jusqu'au Studio Jean-Valcourt du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec. Une "sortie" danse qui est devenue une tradition, soit celle de découvrir la plus récente création de Johanne Gour (Johanne Gour Danse) et cette fois, c'est pour découvrir "D’arrache-pied jusqu’au bout de tes doigts" avec Alexandra MacLean, Esther Gaudette ainsi qu'elle-même. Le texte de présentation mettait la table, soit "est l’intrigue de ces jambes plurielles qui veulent avancer. Façon de trouver l’autre, façon de s’avancer, façon unique. Difficile mouvement, quand il se compare aux autres, quand il se compare à soi, quand il ne se compare plus…". Et moi pendant que j'attends que le tout débute d'imaginer une comparaison probablement imparfaite, mais que je vous partage néanmoins, soit, comme lorsque nous n'osons pas, comme paralysé devant un défi, celui de faire ou de rencontrer.
Pause
Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas déjà, la chorégraphe n'a pas l'usage de ses jambes, ce qui lui donne une perspective différente et très personnelle relativement aux mouvements et aux déplacements dans ses créations. Et de mémoire, c'était la première fois que j'allais la voir sur scène.
Fin de la pause
Le temps venu, les lumières s'éteignent et une fois les lumières revenues, deux femmes sont là et aussi, côté cours, une drap qui semble recouvrir quelques chose ou quelqu'un.e, une forme immobile comme un désir refoulé, serais-je tenté d'ajouter. Tout au long de ce qui suivra, je découvre l'évolution de cette femme qui sort de dessous du drap noir pour trouver une place, sa place !, tandis que les deux autres évoluent dans l'espace, pour être "jambes plurielles". Je suis aussi fasciné par elles, lorsqu'elles de déplacent de façon fort "originale" avec leurs jambes toutes tendues !
Accompagnée par deux interprètes fort talentueuses, la chorégraphe sur scène nous présente des tableaux durant lesquels les corps se modifient tout au long (de façon vestimentaire) pour nous démontrer que "D'arrache-pied jusqu'au bout de tes doigts", il est possible d'évoluer et de s'épanouir ! Et moi, d'être ravi par cette proposition touchante !
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2023/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-darrache.html
Sur mes autres pas au Fringe: "Mon coeur s'allonge comme une éponge", une belle rencontre !
Robert St-Amour, juin 2022
C'est entre deux orages que mes pas m'amènent du métro Laurier jusqu'aux portes du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec en franchissant les torrents d'eau fort présents aux différentes intersections.
Ce ciel fort actif n'a rien pour inciter les amateurs du Fringe à prendre place dans les différentes salles de présentation en cette fin d'après-midi. C'est donc avec peu de gens autour, trop peu selon moi, que je prend place en première rangée dans le Studio multimédia du Conservatoire pour assister à "Mon coeur s'allonge comme une éponge" de Johanne Gour, interprété par Alexandra MacLean, dont j'appréciais une prestation pour une première fois !.
La scène est vide sauf, si on observe bien, deux souliers de pointe, loin l'un de l'autre. Si à l'extérieur de l'immeuble, mère nature nous propose son visage tourmenté, ici, nous sommes entourés d'un calme apaisant qui prépare à ce qui suivra. Et une fois les paroles d'usage énoncées, cette femme vient vers nous et arpente ce terrain, comme "à la recherche" de repères ! Les gestes sont secs et affirmés. Peu à peu, en moi, je ressens, plus que je ne vois, son histoire ! Cette histoire, avec différents épisodes de son parcours de vie, est parsemée d'hésitations, de circonvolutions, d'affirmation, mais aussi de recul et de prises d'appui. Avec ses gestes et ses déplacements, mais aussi avec son regard présent, parfois fort affirmatif, mais aussi parfois quelque peu absent, cette femme me fait ressentir un parcours qui a toutes les allures d'une carrière de danseuse avec des épisodes fort riches, rehaussés par des extraits musicaux et/ou chantés. Lorsqu'elle met ses pointes au pieds, elle semble aller, avec rigueur droit vers son destin. Une chaise aussi sera utilisée, symbole, à mes yeux, d'une pause avant de poursuivre vers l'avant.
Je confirme ce que le feuillet de cette oeuvre indiquait, "Parce que le corps est devant nous avec un sens particulier qui s'exprime et qui nous exprime, aussi comme lui seul peut le faire." Et en ce début de soirée, entre elle et moi, "le courant a passé" et cette rencontre a été réussie.
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2022/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-mon-coeur.html
Robert St-Amour, juin 2022
C'est entre deux orages que mes pas m'amènent du métro Laurier jusqu'aux portes du Conservatoire de musique et d'art dramatique du Québec en franchissant les torrents d'eau fort présents aux différentes intersections.
Ce ciel fort actif n'a rien pour inciter les amateurs du Fringe à prendre place dans les différentes salles de présentation en cette fin d'après-midi. C'est donc avec peu de gens autour, trop peu selon moi, que je prend place en première rangée dans le Studio multimédia du Conservatoire pour assister à "Mon coeur s'allonge comme une éponge" de Johanne Gour, interprété par Alexandra MacLean, dont j'appréciais une prestation pour une première fois !.
La scène est vide sauf, si on observe bien, deux souliers de pointe, loin l'un de l'autre. Si à l'extérieur de l'immeuble, mère nature nous propose son visage tourmenté, ici, nous sommes entourés d'un calme apaisant qui prépare à ce qui suivra. Et une fois les paroles d'usage énoncées, cette femme vient vers nous et arpente ce terrain, comme "à la recherche" de repères ! Les gestes sont secs et affirmés. Peu à peu, en moi, je ressens, plus que je ne vois, son histoire ! Cette histoire, avec différents épisodes de son parcours de vie, est parsemée d'hésitations, de circonvolutions, d'affirmation, mais aussi de recul et de prises d'appui. Avec ses gestes et ses déplacements, mais aussi avec son regard présent, parfois fort affirmatif, mais aussi parfois quelque peu absent, cette femme me fait ressentir un parcours qui a toutes les allures d'une carrière de danseuse avec des épisodes fort riches, rehaussés par des extraits musicaux et/ou chantés. Lorsqu'elle met ses pointes au pieds, elle semble aller, avec rigueur droit vers son destin. Une chaise aussi sera utilisée, symbole, à mes yeux, d'une pause avant de poursuivre vers l'avant.
Je confirme ce que le feuillet de cette oeuvre indiquait, "Parce que le corps est devant nous avec un sens particulier qui s'exprime et qui nous exprime, aussi comme lui seul peut le faire." Et en ce début de soirée, entre elle et moi, "le courant a passé" et cette rencontre a été réussie.
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2022/06/sur-mes-autres-pas-au-fringe-mon-coeur.html
« L’imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie » lors de FRINGE 2017
Les corps comme sens premier de l'être
Léa Villalba, juin 2017
Johanne Gour, artiste interdisciplinaire québécoise, présentait ce week-end une nouvelle pièce dans le cadre du Festival FRINGE 2017. Une empreinte chorégraphique polyvalente et abstraite pour traiter du corps comme porteur de sens.
Jeux de découvertes et d’entraide
La lumière s’allume. Petit à petit, on assiste au dévoilement des personnages de la pièce et de son idée principale. Sur un air doux de piano, chaque interprète entre en scène, seul ou à plusieurs. Les solistes restent au sol et s’étalent lentement, alors que les danseurs en groupe s’entraident et forment des compositions de corps où l’un tient la tête de l’autre qui tient lui-même la jambe du troisième.
Durant les 45 minutes de la création, on assiste à des rassemblements de corps qui semblent parfois être des jeux ou des découvertes. Puis-je pousser un corps pour le faire traîner? Quelles sont les possibilités du bassin de l’autre si c’est moi qui le dirige?
Des moments presque anatomiques s’ancrent durant la pièce et créent une entente entre les interprètes, une complicité et un caractère de soutien entre eux, comme une familiarité.
On assiste aussi à plusieurs temps en synchronisation où les danseurs effectuent des mouvements recherchés où, par exemple, seule la jambe bouge, ou seule la tête bouge, ou encore où tout est dirigé par un frénétique déhanchement. Toujours en pleine découverte, les uns les autres se grattent, se soulèvent ou tombent au sol pour enchaîner une partie dansée, entre amusement et recherche gestuelle.
On assiste alors aux possibilités diverses que l’on peut créer en groupe et par le corps de l’autre, laissant ainsi une forme, mais aussi une expressivité en soi.
Animalité et humanité dans un univers difficile à cerner
Les interprètes passent du sol au plafond durant toute la pièce. Sur un fond sonore qui passe du piano au rap commercial, on voit passer des animaux à quatre pattes, puis tout d’un coup des jeunes femmes sur pointes. La rigidité du corps côtoie une énorme colère corporelle ainsi que des spasmes et des tics qui arrivent soudainement chez les danseurs, sans que l’on comprenne pourquoi.
L’animalité de chacun ressort aussi par les quelques parties parlées, parfois peu justifiées, où des noms scientifiques du corps humain sont hurlés à la foule. De la terre au ciel, les danseurs jouent sur les différents niveaux et sur la forme de l’espace qu’ils créent. Traîner, piétiner, se rouler, se frotter, se déplacer, dans toutes sortes de formes… une bonne dose d’animalité pour montrer l’expressivité même des corps et sa mécanique complexe et ingénieuse.
Humains après tout, ils transmettent aussi différentes formes d’émotion durant la création et passent du rire aux larmes sans qu’on ne comprenne vraiment la genèse de ces sentiments. Enfin, on observe l’envie d’interdisciplinarité de l’artiste par l’ajout d’une chanteuse sur la scène, qui va et vient et ajoute une autre composante à la pièce, peut-être celle de trop.
https://labibleurbaine.com/sorties/limprevisible-forme-corps-aux-lendemains-de-vie-lors-de-fringe-2017/
Les corps comme sens premier de l'être
Léa Villalba, juin 2017
Johanne Gour, artiste interdisciplinaire québécoise, présentait ce week-end une nouvelle pièce dans le cadre du Festival FRINGE 2017. Une empreinte chorégraphique polyvalente et abstraite pour traiter du corps comme porteur de sens.
Jeux de découvertes et d’entraide
La lumière s’allume. Petit à petit, on assiste au dévoilement des personnages de la pièce et de son idée principale. Sur un air doux de piano, chaque interprète entre en scène, seul ou à plusieurs. Les solistes restent au sol et s’étalent lentement, alors que les danseurs en groupe s’entraident et forment des compositions de corps où l’un tient la tête de l’autre qui tient lui-même la jambe du troisième.
Durant les 45 minutes de la création, on assiste à des rassemblements de corps qui semblent parfois être des jeux ou des découvertes. Puis-je pousser un corps pour le faire traîner? Quelles sont les possibilités du bassin de l’autre si c’est moi qui le dirige?
Des moments presque anatomiques s’ancrent durant la pièce et créent une entente entre les interprètes, une complicité et un caractère de soutien entre eux, comme une familiarité.
On assiste aussi à plusieurs temps en synchronisation où les danseurs effectuent des mouvements recherchés où, par exemple, seule la jambe bouge, ou seule la tête bouge, ou encore où tout est dirigé par un frénétique déhanchement. Toujours en pleine découverte, les uns les autres se grattent, se soulèvent ou tombent au sol pour enchaîner une partie dansée, entre amusement et recherche gestuelle.
On assiste alors aux possibilités diverses que l’on peut créer en groupe et par le corps de l’autre, laissant ainsi une forme, mais aussi une expressivité en soi.
Animalité et humanité dans un univers difficile à cerner
Les interprètes passent du sol au plafond durant toute la pièce. Sur un fond sonore qui passe du piano au rap commercial, on voit passer des animaux à quatre pattes, puis tout d’un coup des jeunes femmes sur pointes. La rigidité du corps côtoie une énorme colère corporelle ainsi que des spasmes et des tics qui arrivent soudainement chez les danseurs, sans que l’on comprenne pourquoi.
L’animalité de chacun ressort aussi par les quelques parties parlées, parfois peu justifiées, où des noms scientifiques du corps humain sont hurlés à la foule. De la terre au ciel, les danseurs jouent sur les différents niveaux et sur la forme de l’espace qu’ils créent. Traîner, piétiner, se rouler, se frotter, se déplacer, dans toutes sortes de formes… une bonne dose d’animalité pour montrer l’expressivité même des corps et sa mécanique complexe et ingénieuse.
Humains après tout, ils transmettent aussi différentes formes d’émotion durant la création et passent du rire aux larmes sans qu’on ne comprenne vraiment la genèse de ces sentiments. Enfin, on observe l’envie d’interdisciplinarité de l’artiste par l’ajout d’une chanteuse sur la scène, qui va et vient et ajoute une autre composante à la pièce, peut-être celle de trop.
https://labibleurbaine.com/sorties/limprevisible-forme-corps-aux-lendemains-de-vie-lors-de-fringe-2017/
Sur mes pas en danse au Fringe: "L'imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie"
Robert St-Amour, juin 2017
À cette proposition, on m'y a convié et je l'ai accepté. De toute façon, j'avais promis que la prochaine oeuvre de Johanne Gour j'y serais, j'avais raté la précédente. Profitons de cette entrée en la matière pour clarifier un point, mise au point, je vous rassure qui est faite et doit être prise sur un ton humoristique. Je ne vais pas voir tout ou presque tous les spectacles de danse. J'en vois quelqu'uns, OK plusieurs, mais j'en "échappe" trop, selon ma perspective et cela me désole. Fin de la mise au point.
Ainsi donc, c'est au Studio multimédia du Conservatoire que je me suis retrouvé pour découvrir "L'imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie" de Johanne Gour. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, déjà, le titre laisse entrevoir des horizons d'interprétation. Cette forme qui peut être prise à notre arrivée au monde, celle que nous développons volontairement ou non durant notre vie et celle aussi lorsque notre passage sur terre sera complété. C'est sur cette réflexion en ébullition que la porte s'ouvre et que j'entre dans la salle et que je m'installe en première rangée. La scène est vide, la chorégraphe est assise tout près de moi et derrière, j'entends le chuchottement des interprètes, les volutes de leurs discussion se rendant jusqu'à nous. Comme un avertissement (volontaire ou pas ?) de cette vie prête à prendre forme devant nous. Le message enregistré du Fringe se fait entendre et le tout commence.
Arriveront d'abord graduellement huit interprètes (Alexandra Maclean, Ariane Pirela Sànchez, Lauren Buchardt, Cindie Cantet, Emmanuelle Martin, Mattew Brunel, Vicky Gélineau et Citlali Trevino). Ils nous proposeront, effectivement, leurs corps déclinés sous différentes formes. Ces corps seront seuls et inanimés. Ils seront aussi animés par des mouvements parfois frénétiques des bras et des pieds. Il y aura ce trio qui à tour de rôle s'appuient les uns sur les autres, là juste devant moi, mon moment préféré. Cette ballerine aux pas lourds, mais à la démarche légère qui s'affirme pendant que les autres autour s'activent. Elle reviendra plus tard par deux autres, comme quoi, la vie réserve des lendemains surprenants. Les gestes parfois surprennent, les voix aussi, comme la vie parfois peut nous réserver des surprises. Je sens le propos de cette chorégraphe. Arrivera aussi sur scène, une chanteuse (Marlène Drolet) qui telle une sirène illustre la dernière phrase de la présentation de l'oeuvre dans le feuillet, "Voyageurs du corps, empreints de poésie, tantôt réalistes, tantôt abstraits, toujours fidèles à l'être humain !" qui voguent sur les vagues de leurs destins, suis-je tenté d'ajouter !
De ces moments, j'en retiens une diversité qui s'exprime fort, que la différence peut être seule ou avec d'autres, que les corps et les voix (celles des interprètes) peuvent "dérailler" et se répéter, mais que la vie continue, peu importe. De ma réflexion sur le titre avant la présentation, j'en ai retrouvé quelques éléments, mais quelques autres qui l'ont élargi vers de nouveaux horizons. Et comme l'écrivait fort justement Marion Gerbier sur le site de DFdanse, " L’imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie est la dernière création collective de cette artiste plurielle, dont l’art lutte contre la maladie, le handicap ou toute forme d’obstacles entravant la vie et le geste." Cette intention nous la ressentons bien.
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2017/06/sur-mes-pas-en-danse-au-fringe.html
Robert St-Amour, juin 2017
À cette proposition, on m'y a convié et je l'ai accepté. De toute façon, j'avais promis que la prochaine oeuvre de Johanne Gour j'y serais, j'avais raté la précédente. Profitons de cette entrée en la matière pour clarifier un point, mise au point, je vous rassure qui est faite et doit être prise sur un ton humoristique. Je ne vais pas voir tout ou presque tous les spectacles de danse. J'en vois quelqu'uns, OK plusieurs, mais j'en "échappe" trop, selon ma perspective et cela me désole. Fin de la mise au point.
Ainsi donc, c'est au Studio multimédia du Conservatoire que je me suis retrouvé pour découvrir "L'imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie" de Johanne Gour. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, déjà, le titre laisse entrevoir des horizons d'interprétation. Cette forme qui peut être prise à notre arrivée au monde, celle que nous développons volontairement ou non durant notre vie et celle aussi lorsque notre passage sur terre sera complété. C'est sur cette réflexion en ébullition que la porte s'ouvre et que j'entre dans la salle et que je m'installe en première rangée. La scène est vide, la chorégraphe est assise tout près de moi et derrière, j'entends le chuchottement des interprètes, les volutes de leurs discussion se rendant jusqu'à nous. Comme un avertissement (volontaire ou pas ?) de cette vie prête à prendre forme devant nous. Le message enregistré du Fringe se fait entendre et le tout commence.
Arriveront d'abord graduellement huit interprètes (Alexandra Maclean, Ariane Pirela Sànchez, Lauren Buchardt, Cindie Cantet, Emmanuelle Martin, Mattew Brunel, Vicky Gélineau et Citlali Trevino). Ils nous proposeront, effectivement, leurs corps déclinés sous différentes formes. Ces corps seront seuls et inanimés. Ils seront aussi animés par des mouvements parfois frénétiques des bras et des pieds. Il y aura ce trio qui à tour de rôle s'appuient les uns sur les autres, là juste devant moi, mon moment préféré. Cette ballerine aux pas lourds, mais à la démarche légère qui s'affirme pendant que les autres autour s'activent. Elle reviendra plus tard par deux autres, comme quoi, la vie réserve des lendemains surprenants. Les gestes parfois surprennent, les voix aussi, comme la vie parfois peut nous réserver des surprises. Je sens le propos de cette chorégraphe. Arrivera aussi sur scène, une chanteuse (Marlène Drolet) qui telle une sirène illustre la dernière phrase de la présentation de l'oeuvre dans le feuillet, "Voyageurs du corps, empreints de poésie, tantôt réalistes, tantôt abstraits, toujours fidèles à l'être humain !" qui voguent sur les vagues de leurs destins, suis-je tenté d'ajouter !
De ces moments, j'en retiens une diversité qui s'exprime fort, que la différence peut être seule ou avec d'autres, que les corps et les voix (celles des interprètes) peuvent "dérailler" et se répéter, mais que la vie continue, peu importe. De ma réflexion sur le titre avant la présentation, j'en ai retrouvé quelques éléments, mais quelques autres qui l'ont élargi vers de nouveaux horizons. Et comme l'écrivait fort justement Marion Gerbier sur le site de DFdanse, " L’imprévisible forme des corps aux lendemains de la vie est la dernière création collective de cette artiste plurielle, dont l’art lutte contre la maladie, le handicap ou toute forme d’obstacles entravant la vie et le geste." Cette intention nous la ressentons bien.
https://surlespasduspectateur.blogspot.com/2017/06/sur-mes-pas-en-danse-au-fringe.html
La relève artistique bouillonne de créativité !
Critique du spectacle Liens et lieux VIII produit par Johanne Gour.
Oliver Koomsatira, 2012
Faisant preuve d'une détermination exemplaire, la directrice artistique et productrice de Liens et lieux Johanne Gour revient en force avec sa huitième édition, ayant lieu comme toujours au Théâtre Gesù. Cet événement bi-annuel donne l'opportunité aux jeunes créateurs de la danse contemporaine de présenter des oeuvres originales, quelque soit leur propos, leur niveau d'expérience ou leur style. Cette fois-ci, ce fut au tour de Maria Eugenia Garza Oyervides, Greg Selinger, Koryn Wicks, Daniela Ivonne Martinez Arteaga et bien sûr Johanne Gour de présenter leur plus récent travail.
(...)
Pour finir, Johanne Gour présenta La Cache de Johanne. À l'aide de Tom Mennier; pianiste charismatique, théâtral et très drôle ainsi que les danseuses Chen Zielinski et Mélany Goulet, Johanne présenta de loin le meilleur travail que j'ai vu d'elle à ce jour. Nous voyons avec cette pièce que la chorégraphe est dotée d'un sens de l'humour aiguisé et d'une auto-dérision désarmante. Elle emploie d'ailleurs certains outils comiques du théâtre absurde qui, ma foi, parvient à me faire rire à tout coup. Par exemple, Tom Mennier commence à jouer au piano, s'arrête subitement et s'exclame « J'ai oublié ma partition ! », sortant ainsi de scène, nous laissant tous dans un embarras rigolo. On entend un peu de « Bading Badang » hors-scène et il revient avec sa partition et… un cadre géant sur son épaule… qui suscite après quelques courts instants une autre exclamation de sa part: « Et qu'est-ce que je fais avec ça?!! » Du Monty Python tout craché ! Le style de danse abstrait de Johanne Gour fut bien dosé grâce à la théâtralité qu'elle décida de lui infuser. Nous avions ainsi plusieurs éléments auxquels nous rattacher, incluant une musique berçante, des rythmes intéressants et des choix mélancoliques alimentant ainsi notre désir de vivre des émotions. Un travail qui va dans une bonne direction pour la chorégraphe.
Voilà, une belle soirée de la part de la relève. Le niveau artistique et technique global de Liens et lieux s'est beaucoup amélioré et c'est encourageant pour nous, son public. Il faut bien sûr savoir être indulgent quand on sait qu'aucun des artistes n'est subventionné pour créer ce travail, ce qui veut dire que chacun paie tout de sa poche et que personne ne reçoit de salaire pour les répétitions et la représentation, donc hein, c'est un exploit en soi de trouver le courage de monter sur scène ainsi… Que voulez-vous, les artistes sont habitués de souffrir pour leur art… Ah… que c'est poétique. En fait, est-ce poétique ou pas éthique? Désolé, il fallait que je le glisse quelque part… le Monty Python doit sortir de ce corps !
http://dancenews-mtl.weebly.com/liens-et-lieux-viii.html
Critique du spectacle Liens et lieux VIII produit par Johanne Gour.
Oliver Koomsatira, 2012
Faisant preuve d'une détermination exemplaire, la directrice artistique et productrice de Liens et lieux Johanne Gour revient en force avec sa huitième édition, ayant lieu comme toujours au Théâtre Gesù. Cet événement bi-annuel donne l'opportunité aux jeunes créateurs de la danse contemporaine de présenter des oeuvres originales, quelque soit leur propos, leur niveau d'expérience ou leur style. Cette fois-ci, ce fut au tour de Maria Eugenia Garza Oyervides, Greg Selinger, Koryn Wicks, Daniela Ivonne Martinez Arteaga et bien sûr Johanne Gour de présenter leur plus récent travail.
(...)
Pour finir, Johanne Gour présenta La Cache de Johanne. À l'aide de Tom Mennier; pianiste charismatique, théâtral et très drôle ainsi que les danseuses Chen Zielinski et Mélany Goulet, Johanne présenta de loin le meilleur travail que j'ai vu d'elle à ce jour. Nous voyons avec cette pièce que la chorégraphe est dotée d'un sens de l'humour aiguisé et d'une auto-dérision désarmante. Elle emploie d'ailleurs certains outils comiques du théâtre absurde qui, ma foi, parvient à me faire rire à tout coup. Par exemple, Tom Mennier commence à jouer au piano, s'arrête subitement et s'exclame « J'ai oublié ma partition ! », sortant ainsi de scène, nous laissant tous dans un embarras rigolo. On entend un peu de « Bading Badang » hors-scène et il revient avec sa partition et… un cadre géant sur son épaule… qui suscite après quelques courts instants une autre exclamation de sa part: « Et qu'est-ce que je fais avec ça?!! » Du Monty Python tout craché ! Le style de danse abstrait de Johanne Gour fut bien dosé grâce à la théâtralité qu'elle décida de lui infuser. Nous avions ainsi plusieurs éléments auxquels nous rattacher, incluant une musique berçante, des rythmes intéressants et des choix mélancoliques alimentant ainsi notre désir de vivre des émotions. Un travail qui va dans une bonne direction pour la chorégraphe.
Voilà, une belle soirée de la part de la relève. Le niveau artistique et technique global de Liens et lieux s'est beaucoup amélioré et c'est encourageant pour nous, son public. Il faut bien sûr savoir être indulgent quand on sait qu'aucun des artistes n'est subventionné pour créer ce travail, ce qui veut dire que chacun paie tout de sa poche et que personne ne reçoit de salaire pour les répétitions et la représentation, donc hein, c'est un exploit en soi de trouver le courage de monter sur scène ainsi… Que voulez-vous, les artistes sont habitués de souffrir pour leur art… Ah… que c'est poétique. En fait, est-ce poétique ou pas éthique? Désolé, il fallait que je le glisse quelque part… le Monty Python doit sortir de ce corps !
http://dancenews-mtl.weebly.com/liens-et-lieux-viii.html